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Loi narcotrafic : le premier syndicat de la tech tire à boulets rouges contre la remise en cause du chiffrement

Numeum s’alarme de la possibilité qui serait donnée aux autorités d’accéder au contenu des correspondances. Ce dispositif irait d’ailleurs bien au-delà des messageries.

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MATTHIAS BALK / dpa Picture-Alliance via AFP

Le texte est en train d’affoler tous les acteurs du numérique. Dans une note de position consultée par l’Informé, l’organisation Numeum, qui compte 2 500 membres (dont Meta, Cap Gemini, SAP France, Atos, Docaposte, IBM, Microsoft), estime que la disposition phare de la proposition de loi contre le narcotrafic va avoir « un impact sur l’ensemble de valeur numérique ». Adoptée au Sénat avec l’appui des ministères de l’intérieur et de la justice, cette réforme entame dès cette semaine son passage à l’Assemblée nationale avec dès mardi son examen en commission des lois. De l’avis des professionnels du secteur, le dispositif entraînera « une remise en question profonde du chiffrement de bout-en-bout, pierre angulaire de la sécurité et de la confiance dans les services numériques ». En l’état, l’article 8Ter de la proposition leur impose de mettre en place « les mesures techniques nécessaires afin de permettre aux services de renseignement d’accéder au contenu intelligible des correspondances et données qui transitent ». Le champ est très vaste. Sont concernées en premier lieu les messageries comme WhatsApp, Signal ou Messenger, mais Numeum cite aussi les opérateurs télécoms, les hébergeurs ou encore les éditeurs de logiciels. Tous auraient obligation, résume la fédération, « de garantir l’accès au contenu des communications qui transitent sur leurs services ou qui y figurent, y compris lorsque celles-ci sont chiffrées ». Dans un document que l’Informé dévoile, le lobby du secteur du numérique réclame la suppression pure et simple de l’article et concomitamment, un renforcement des moyens des autorités.