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Continuer la lectureFrench Tech : deux investisseurs bien placés pour faire de Brevo une licorne
Ils pourraient prendre le contrôle majoritaire du champion tricolore des logiciels de gestion de la relation client, soutenu depuis 2020 par le fonds Bridgepoint.

Brevo faisait déjà partie du club des centaures, ces start-up qui dépassent les 100 millions d’euros de revenus annuels récurrents (ARR en anglais)… Mais il a de fortes chances de faire bientôt son entrée dans un autre club très fermé, celui des licornes, ces jeunes pousses qui valent au moins un milliard d’euros… Car le champion tricolore des logiciels de gestion de la relation client est en passe d’être valorisé à ce niveau, à l’occasion d’une recomposition de son capital sur laquelle planchaient depuis fin 2024 les banques d’affaires Evercore et Goldman Sachs. Selon plusieurs sources, un tandem d’investisseurs pourrait prochainement faire son entrée au tour de table de l’ex-Sendinblue et en prendre le contrôle majoritaire. Il s’agit de l’américain General Atlantic et du britannique Oakley, qui seraient conseillés dans les discussions par Deutsche Bank. « Rien n’est encore signé à date, les négociations sont encore en cours », glisse cependant une partie prenante du dossier, prudente.
Actionnaire de référence de Brevo depuis fin 2020 (aux côtés d’autres investisseurs comme Bpifrance et Partech), le fonds Bridgepoint a vocation à réinvestir et rester au capital, mais de façon minoritaire. Cinven ou Sixth Street font partie des autres financiers qui ont étudié le dossier, tout comme TA Associates et Blackstone. « Les discussions ont été longues et compliquées », fait valoir un connaisseur des négociations, qui fait référence aux attentes de prix élevées des actionnaires actuels, vraisemblablement supérieures à 1,5 milliard d’euros. Les atermoiements des actionnaires actuels n’ont pas aidé non plus : après avoir envisagé une ouverture majoritaire du capital, ceux-ci ont changé d’avis. Avant de revenir à leur piste initiale.
Brevo propose aujourd’hui une plateforme de gestion d’emailing marketing ou transactionnels, mais aussi des outils conversationnels. La société revendiquait 179 millions d’ARR pour 2024 (contre 50 millions en 2020), en croissance de 32 % sur un an, pour un « Ebitda à deux chiffres »… Une performance qui lui avait même permis de réintégrer l’indice Next 40 de la mission French Tech - sorte de CAC 40 des start-up tricolores. Historiquement centré autour d’une clientèle de PME, Brevo a entamé un développement vers des entreprises de plus grande taille, tout en approfondissant sa percée en dehors de France (30 % de ses revenus en 2024), avec le marché américain comme Graal en ligne de mire.