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Continuer la lectureAprès Altice, Iliad cherche un investisseur pour ses data centers
La maison mère de Free souhaite céder une partie du capital de 14 centres de données, réunis dans OpCore et a mandaté une banque. De quoi réduire l’endettement conséquent du groupe.

Free veut s’alléger dans les data centers. Selon nos informations, l’opérateur télécoms a mandaté la banque d’affaires RBC afin de trouver un investisseur minoritaire pour 14 de ses 15 centres d’hébergement de données regroupés dans OpCore. L’idée est de récupérer plusieurs centaines de millions d’euros pour développer cette activité tout en continuant d’en conserver le contrôle (soit plus de 50 %). Contactée, l’entreprise fondée par Xavier Niel (actionnaire à titre individuel de l’Informé) n’a pas souhaité faire de commentaire. Cette démarche diffère de celle d’Altice France, entré en négociation exclusive avec Morgan Stanley Infrastructure Partners en novembre dernier. Le groupe de Patrick Drahi va céder le contrôle soit 70 % de sa nouvelle société UltraEdge regroupant plus de 200 centres dans l’Hexagone (valorisée 764 millions d’euros). Un moyen de récupérer de l’argent afin de réduire son fort endettement (24 milliards d’euros pour SFR).
De son côté, Iliad possède huit centres de données en France (un neuvième est en cours de construction à Paris) et sept en Pologne mais l’un d’entre eux ne fait pas partie du deal. Ces activités dans l’Hexagone servent au fonctionnement de Free mais surtout à des clients tiers hébergés dans ces bâtiments. Tous ont été regroupés dans une nouvelle société créée en juin pour l’occasion, OpCore, et placée sous la direction d’Arnaud de Bermingham. Cette dernière propose à ses clients des espaces de location pour installer leurs serveurs, ainsi que la fourniture d’énergie et de connectivité pour les faire fonctionner. Un métier jugé moins rentable et bien moins stratégique que ceux de Scaleway ou de Free Pro, deux autres filiales d’Iliad, toutes deux orientées vers les applications aux entreprises dans les nuages (cloud) et l’intelligence artificielle notamment.
Grâce à leurs profits importants et réguliers, les data centers intéressent des investisseurs sur le long terme comme des fonds d’infrastructures. Avec OpCore, le groupe espère atteindre une valorisation de l’ordre du milliard d’euros pour la totalité du capital. D’autres opérateurs comme l’espagnol Telefonica ou le britannique Vodafone ont procédé à ce genre de montage afin de diminuer leur endettement. De l’argent frais bienvenu aussi pour Iliad dont l’endettement net atteignait 10,8 milliards d’euros à la fin 2022. Un montant équivalent à 3,2 fois l’Ebitdaal (excédent brut d’exploitation après les loyers) contre 1,93 chez Orange par exemple et qui ne prend pas en compte d’autres opérations à venir. L’opérateur vient de proposer à Vodafone Italia de fusionner en apportant Iliad Italie. Ce mariage à 50/50 s’accompagnerait du versement de 6,5 milliards d’euros en cash et d’un prêt d’actionnaire de 2 milliards d’euros.
Boulimique, le groupe français lorgne aussi d’autres marchés en Europe. Selon Bloomberg, la société a des vues sur Meo (ex-Portugal Telecom) au Portugal, filiale du groupe Altice. Cette cession pourrait rapporter jusqu’à 10 milliards de dollars, et permettrait à Patrick Drahi de clore l’aventure dans ce pays où la justice a ouvert une enquête sur des soupçons de corruption de la part de son bras droit Armando Pereira.