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Continuer la lecturePlan social au Groupe Marie Claire
Les coupes, prévues d’ici juin 2025, concerneront plusieurs titres. Dans un contexte général difficile pour la presse féminine.

La rumeur courait en interne depuis plusieurs jours. Jeudi 6 février 2025, la direction du groupe de presse Marie Claire, propriété de la famille Prouvost, a confirmé lors d’une réunion extraordinaire du Conseil économique et social un plan social visant à supprimer quatorze emplois. Il devrait prendre effet en juin 2025.
Dans le détail, trois journalistes sont amenés à quitter le pure-player Stylist, soit l’intégralité de la rédaction. L’éditeur reste propriétaire de la marque, mais souhaiterait arrêter les publications sur le site web et les réseaux sociaux. Deux autres postes de journalistes sont supprimés au magazine parental Magicmaman : si les éditions gratuites sont maintenues, les versions payantes seront arrêtées, faisant passer le rythme de publication de huit numéros par an à six. Le bimestriel Cuisine et Vins de France, lui, est cédé à sa directrice de rédaction, Sophie Menut. Sont aussi supprimés un poste d’assistante, un poste responsable de fabrication, un poste au web marketing, un poste de community manager, un poste de direction de contrôle des ventes, un poste de graphiste et deux postes aux opérations spéciales, dont un de directeur.
En décembre 2024 déjà, quatre salariés du magazine Cosmopolitan ont été discrètement renvoyés dans le cadre d’un simple licenciement économique. Entre 2016 et 2024, le groupe Marie Claire a eu recours à pas moins de onze « petits plans », inférieurs à dix salariés, souligne Françoise Feuillet, déléguée syndicale SNJ-CGT chez Marie Claire, contactée par L’Informé.
Quelle tournure vont prendre les négociations à venir ? Pour rappel, en 2024, la direction avait dû affronter des équipes vent debout contre sa décision d’externaliser la fonction de secrétaire de rédaction auprès de la société COM’Presse, « agence de presse spécialisée dans la réalisation de médias » basée dans le Lot-et-Garonne. Six postes étaient alors menacés, mais deux de ces licenciements ont été retoqués par les autorités juridiques compétentes.
Les salariés interrogés se disent très inquiets de ces saignées régulières. « On a l’impression d’être dans une essoreuse et on se demande ‘À qui le tour ?’ », explique l’une d’elles. Une autre se demande comment continuer à produire des magazines et des sites web avec de moins en moins de ressources humaines, car aux licenciements réguliers, s’ajoutent les départs à la retraite non remplacés.
Ce lent délitement des effectifs chez Marie Claire intervient dans un contexte très tendu pour la presse féminine. Le magazine Glamour, marque du groupe Condé Nast, a ainsi fermé ses portes en 2020, tandis que les versions papiers des magazines Stylist et Grazia ont été arrêtées en 2020, suivies par celle du magazine Causette en 2023, dont le site web a finalement fermé en 2024.
Contactée, la direction du groupe Marie Claire n’a pu être jointe.