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Continuer la lectureLes Échos et Radio Classique creusent leurs pertes
Le quotidien économique souffre de l’envolée des coûts du papier et de la morosité du marché publicitaire. Une cure d’austérité est en vue.

Année noire pour les Échos - Le Parisien. Le pôle médias du groupe LVMH va afficher une perte opérationnelle de près de 45 millions d’euros cette année, a appris l’Informé. Une mauvaise nouvelle alors que son PDG, Pierre Louette, se félicitait en 2022 que le quotidien économique ait atteint l’équilibre et fixait le même objectif au Parisien en 2025. Mais le contexte économique, marqué par la hausse du prix du papier et l’inflation, a tout changé.
Dans le détail, les Échos va plus que doubler ses pertes cette année, à près de 3 millions d’euros, tandis que Radio Classique va creuser son déficit à environ 5 millions d’euros (contre 4,2 millions en 2023). Au total, le groupe les Échos, qui réunit le titre éco, la radio, ou encore le magazine Investir, enregistrera un trou de près de 11 millions d’euros en 2024 en hausse de plus d’un tiers en un an. De son côté, le Parisien s’apprête à afficher 34 millions d’euros de pertes, comme l’avait dévoilé la Lettre.
À l’origine d’un tel dérapage ? Des charges fixes en hausse en raison de l’inflation, une baisse des ventes des éditions papier, et des abonnements numériques dont la croissance ralentit. Sans oublier une morosité certaine du marché publicitaire au second semestre. Dans ce contexte, une cure d’austérité est en cours et des départs sont à prévoir l’an prochain afin de tenter de rétablir les comptes du pôle. Des mesures ont déjà été prises. La déclinaison les Échos Start, créée en 2015 pour informer les jeunes de 20 à 30 ans, a par exemple été supprimée. Un processus de cession de certains salons au groupe Ebra a aussi débuté, comme l’a révélé l’Informé. D’autres initiatives sont en cours comme le gel des négociations annuelles obligatoires. « On a compris qu’il n’y aura ni prime, ni augmentation cette année alors que la charge de travail augmente depuis la réorganisation voulue par le nouveau directeur de la rédaction Christophe Jakubyszyn », se désole un journaliste des Échos. Un audit du cabinet Syndex est en cours afin d’évaluer les répercussions de cette réorganisation sur les salariés.
Face à cette rigueur annoncée, les élus du quotidien économique ont prévenu les équipes dans un mail : « nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la collection automne/hiver 2024, 2025 ne soit pas « un défilé » de mesures sociales trop drastiques », une référence à l’actionnaire du titre, LVMH. Un élément trouble d’ailleurs la rédaction : en période d’économies, un second poste vient d’être créé pour couvrir l’industrie du luxe, du textile et des grands magasins et les candidats avaient jusqu’au 27 novembre pour se déclarer. « Ce second poste est créé pour mieux suivre l’actualité de notre actionnaire », persifle une plume.
Les premières réunions avec les élus des Échos et du Parisien concernant les mesures envisagées par l’état-major commenceront ce mois-ci. Contactée, la direction indique que le groupe les Échos a enregistré au total une perte cumulée de 20 millions d’euros entre 2022 et 2024, liée à l’inflation et au doublement du prix du papier, qui reste 40 % plus cher qu’en 2021.