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Continuer la lectureFrancis Lalanne échoue finalement à faire condamner Fort Boyard
Courroucé après avoir été évincé de la fameuse émission, l’artiste avait remporté une premère victoire face à la société de production, ALP. Mais il vient de tout perdre (ou presque) en appel.

Francis Lalanne tombe de haut. L’an dernier, l’artiste touche-à-tout avait obtenu que la société productrice de Fort Boyard, Adventure Line Productions (ALP), lui verse 10 000 euros d’indemnités suite à son éviction du divertissement estival de France 2. Mais la Cour d’appel de Poitiers vient tout simplement d’annuler cette condamnation. Pour comprendre l’affaire, il faut revenir en 2016, quand ALP embauche le chanteur. Son rôle ? Incarner le personnage de « Narcisse Lalanne » sur le fameux fort rochelais, aux côtés des célèbres Père Fouras, Passe Partout ou encore La Boule.
La collaboration reprend les trois années suivantes, mais en 2020, celui qui est devenu entre-temps une figure controversée des Gilets Jaunes connue pour ses positions complotistes n’est pas réembauché et voit rouge. Il attaque la société de production, exigeant la restitution des apparats de son personnage et 100 000 euros de dommages et intérêts pour rupture abusive de son contrat de travail. Il saisit également le conseil de prud’hommes de Rochefort pour obtenir la requalification de ses contrats à durée déterminée d’usage (CDDU) en un CDI.

En mai 2022, la juridiction accède à sa demande et condamne ALP à lui verser près de 11 000 euros et à lui rendre le chapeau porté dans l’émission. Une décision dont la société de production d’Alexia Laroche Joubert fait immédiatement appel, arguant que la demande de requalification était prescrite. ALP a toutefois concédé au chanteur la restitution de la pipe et du chapeau de son personnage, qu’il aurait lui-même apportés sur le tournage. Le 27 juillet dernier, la Cour d’appel de Poitiers a finalement jugé la demande de requalification irrecevable et a débouté le saltimbanque de ses demandes de dommages et intérêts. Pour couronner le tout, l’artiste devra aussi se passer de la canne de Narcisse, pourtant réclamée : la juridiction a estimé qu’il n’avait pas produit d’éléments démontrant qu’il en [était] le propriétaire ». « Nous sommes satisfaits de cette décision qui nous apparaît logique », a commenté ALP.
Contacté par l’Informé, Francis Lalanne assure que l’affaire n’est pas terminée. Son conseil Emmanuel Ludot abonde. « Le combat face la société de Madame Laroche-Joubert va très rapidement connaître une deuxième étape. » En sus d’un pourvoi en cassation, déjà déposé ce lundi 31 juillet, l’avocat évoque une nouvelle procédure pour faire reconnaître d’éventuels droits de Francis Lalanne sur la création de son personnage. En jeu, des textes écrits par le chanteur : « puisqu’il n’a pas été reconnu comme salarié d’ALP, M. Lalanne peut prétendre à une rémunération de droits d’auteur sur le personnage et les textes de Narcisse Lalanne, qui ont été déposés auprès de l’Inpi », précise Me Ludot. Toujours selon l’avocat, la requête devrait être déposée devant le Tribunal judiciaire en septembre prochain.