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Continuer la lectureOpenAI, créateur de ChatGPT, ouvre une filiale en France
Le géant de l’intelligence artificielle vient de créer sa société à Paris, placée sous la direction de la vice-présidente financière du groupe. Cette implantation intervient en plein bras de fer avec les éditeurs de presse français.

Un peu plus d’un an après la création d’une première filiale au Royaume-Uni, OpenAI s’attaque désormais à la France. La société a ouvert une structure à Paris, a appris l’Informé, placée sous la direction générale de la vice-présidente financière du groupe, Janine Korovesis. Elle est située au 95, rue de la Boétie, une boîte aux lettres partagée avec de nombreuses autres entreprises. Sur le site de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), sa raison sociale vise la « commercialisation, de vente et de distribution de produits logiciels et de services connexes ». Mais il est expressément précisé qu’OpenAI France pourra à ce titre exercer des activités de recherche et développement dans ce secteur.
Il ne serait pas étonnant que le créateur de ChatGPT se dote d’équipes d’ingénieurs dans l’Hexagone : la France est connue pour son savoir-faire dans l’intelligence artificielle grâce à ses grandes écoles de mathématiques et ses stars dans le domaine, comme Yann Lecun chez Meta ou Joëlle Barral chez Google DeepMind. Le moteur de recherche a d’ailleurs ouvert un centre d’IA l’an dernier à Paris comme l’avait fait Facebook avec son centre de recherche Fair en 2015. Sur un plan plus institutionnel, OpenAI a commencé à s’organiser : il a recruté Martin Signoux, ex-responsable des affaires publiques chez Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), arrivé en juin dernier, après Julie Lavet en provenance d’Apple en mai pour s’occuper du lobby à Bruxelles.

L’arrivée d’OpenAI en France intervient au moment où le groupe mène des négociations stratégiques avec les éditeurs de presse. L’idée ? Pouvoir entraîner son intelligence artificielle sur leurs informations fiables, contre rémunération (droits voisins). En France, seul le Monde a conclu un accord de ce type tandis que l’Alliance de la presse d’information générale (Apig) s’est heurtée à un refus de la part de l’américain selon la Lettre. « OpenAI veut négocier avec les titres de presse un à un et ne pas signer avec des représentants d’une corporation tout entière », explique un connaisseur du dossier.
En parallèle, le groupe est en train de boucler une levée de fonds sur une valorisation de 150 milliards de dollars selon Reuters. Son dirigeant, Sam Altman, souhaiterait développer ses propres puces mais cela demande des investissements colossaux, impossibles à mobiliser seul.
Contacté, OpenAI n’a pas répondu à nos questions, au moment de la publication..