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Continuer la lectureDes punaises de lit s’invitent dans un immeuble parisien d’Axa
Après les trains et les cinémas, les insectes s’attaquent aux grandes entreprises. L’assureur a prié les 1750 salariés d’un building aux Batignolles de rester chez eux le temps d’inspecter les lieux.

« Comment les reconnaître ? À quoi ressemble leur piqûre ? Comment nos domiciles sont-ils infestés ? » Sur son site Internet, Axa Prévention fait le tour du sujet des punaises de lit et ne lésine pas sur les conseils pour éviter d’en ramener chez soi. Rien sur les bureaux en revanche, ce qui aurait été bien pratique pour ses salariés… Car, comme l’a appris l’Informé, un des bâtiments derniers cris du groupe d’assurance, baptisé Enjoy et installé dans le nouveau quartier des Batignolles (Paris), est actuellement infecté. Cet immeuble en bois et béton à énergie positive, dont les architectes ont prévu un patio végétal avec des herbes « pour attirer et servir d’abri aux insectes » a donc bien tenu ses promesses.
Un groupe du CAC 40 attaqué à son tour ? Voilà qui ne va pas améliorer la psychose ambiante autour des punaises de lits… Et la réputation internationale de la France à quelques mois des JO. Jusque-là identifiées dans des trains et des métros, mais aussi dans des écoles ou à la bibliothèque Cujas à Paris, les terribles bestioles peuvent donc prendre leurs aises, aussi, dans les entreprises : entre les assises, canapés et autres moquettes, les bureaux contemporains ne sont pas dépourvus de textiles, un environnement que les insectes sont susceptibles d’apprécier. Mais, s’ils ont déjà pu être repérés dans des petites structures, ils font là une victime d’un tout autre calibre…

Pour faire face, Axa a sorti l’artillerie lourde. Alors que début octobre, des punaises ont été identifiées dans les cabines de travail ou « bulles » au 6e étage d’Enjoy, une première « désinfection chimique » a rapidement été organisée sur tout le niveau. Deux semaines plus tard, un traitement a été passé, avant que les cabines en question fassent, en plus, l’objet d’une « nébulisation » : cette projection d’insecticide par microgouttelettes est une des techniques censées être très efficaces.
Mais le groupe ne s’est pas arrêté là. Ce week-end, il a prié ses quelque 1750 salariés fréquentant les lieux de rester chez eux. Car cette semaine, un « chien renifleur » a été embauché pour inspecter minutieusement la totalité des 16.000 m2 de l’immeuble futuriste. Le bâtiment abrite une partie de la filiale Axa Group Operations, qui ne fait pas partie d’Axa France mais du groupe. Cette branche très internationale, que l’assureur appelle son « cœur technologique », réunit tous les services IT et de nombreuses nationalités - ce qui entraîne beaucoup de déplacements, une situation propice aux punaises de lit. Mais les salariés peuvent tous travailler à distance sans problème, ce qu’ils font déjà le plus clair du temps : comme partout dans l’entreprise, ils restent en home office 3 jours par semaine.
Les responsables du site Enjoy se veulent pourtant rassurants : jusqu’à maintenant ils n’auraient en tout et pour tout trouvé que deux spécimens dans le bâtiment. La réaction d’Axa ne serait-elle pas surdimensionnée face à un couple d’insectes ? « C’est vrai qu’il y a une psychose sur les punaises de lit en ce moment. Mais c’est aussi un sujet important pour nous : on a lancé un plan sur le bien-être des salariés, WeCare, donc c’est normal qu’on prenne des mesures assez vite » assure un porte-parole de l’assureur.